Pygmalion

Sujet: Pygmalion 24/2/2010, 16:23

P.ygmalion
Pv Patte de Faucon

L'heure était belle. Le matin offrait à ses spectateurs mille et une gouttes d'une rosée nouvelle, nimbant les arbres de leu pâle aura. Les parterres, bien que nouvellement gelés, commençait à sa colorer d'une imperceptible couche de mousse, signe révélateur de l'arrivée de la nouvelle et verte saison... Barricadé dans son antre, Bois de Cerf observait d'un oeil distrait ces changements qui ne le laissaient malgré lui pas tout à fait indifférent. Lui qui s'était fâché avec le Clan des Étoiles irrémédiablement croyait voir en ce renouveau une espèce de trêve entre ses ancêtres et son esprit. Peut-être ce sentiment avait-il été accentué par la découverte du bois d'un cerf qu'il avait trouvé à l'aube derrière son repaire ? Car c'était indiscutablement un signe du Clan qui règnait sur la Toison Argentée, le doute n'était pas permi. Le guérisseur du Can du Tonnerre aurait très bien put l'interpréter comme étant une menace, mais il avait préféré lui accorder une signification plus réjouissante. En faisant abstraction de sa querelle persistante, le chat brun n'était pas moins guérisseur. Il se devait de soigner et conseiller les chats de sa tribu, qu'il le veuille ou non. Il se retourna alors d'un geste que les lunes avaient rendu plus las et jeta une enième fois son regard sur sa résèrve de plantes médicinales. Le pavot était bien là, le millefeuille aussi, les feuilles de nénuphares ne manquaient pas à l'appel... En revanche, la non moins capitale réserve de feuilles de soucis était déséspérement vide... Et il allait falloir y remédier le plus vite possible. Il se retourna afin de capter les effluves de l'air... Pas de signe de plie ou d'orage...Ça irait. N'étant pas un adepte de la procrastination, il préférait régler les affaires traînantes vite et bien... Habitude peut-être prise au cours de ses longues lunes au poste qu'il occupait, qui sait. Joignant le geste à la pensée, il émergea d'un pas calme de son antre et emprunta le tunnel d'ajoncs qui menait à l'endroit désiré.

Pas moyen de mettre la patte dessus... Son endroit fétiche pour la cueillette du soucis restait vide... Son humeur grincheuse se raviva alors. Il savait où il devait se rendre pour en trouver, et il lui faudrait user encore un peu plus ses vielles pattes pour ça, puisque ce seul endroit demeurait les Hauts Plateaux,sur le territoire du Clan du Vent. L'espace d'un instant, il formula intérieurement le souhait de mander un guerrier de sa tribu qui irait les lui chercher à sa place, mais il refoula cette pensée, quelque peu aiguilloné par le désir de savoir si le Clan des Étoiles avait un autre message le concernant. Dans cet état d'esprit, il fit machine arrière en direction des Hauts Plateaux. Autour de lui, la nature s'éveillait doucement. Le léger gazouilli des oiseaux sortant de leur transe nocturne venait bercer son ouïe fine. Le froufroutement des Chutes non loin de là commençait à peine à les masquer... Quelques senteurs de proies fraîches à proximité, le fumet d'un renard passé récemment... Mère Nature avait décidemment bien fait les choses... Un demi sourire au lèvres, Bois de Cerf marchait d'un pas allant, sans toutefois qu'il paraisse être pressé. Il respirait profondément ces senteurs qu'il apparentait à des mets olfactifs et qui tapissaient ses poumons de leur bienfaits. Ah! Qu'elle était souriante cette forêt! Le guérisseur brun-roux en arrivait même à en oublier le conflit qui le rongeait un peu plus jour après jour... C'est dire... Un instant après, les Chutes et leur cataractes sonores lui faisait face. Il s'approcha de la rive et regarda sa silhouette se mirer dans l'eau claire et glaciale. Pas de doute, il avait perdu de sa superbe. Mais le fait d'apparaître comme un vieux guérisseur plein de sagesse valait bien ce sacrifice, après tout. Personne n'est éternel. Et surtout pas lui. Il se raidit à cette pensée. Non pas que la mort le terrorisât, bien au contraire... seulement il n'avait aucune envie de finir dans les rangs du Clan des Étoiles.

Se ressaisissant, Bois de Cerf adressa un dernier coup d'oeil à ces cascades qui avaient bercées sont enfance et entreprit la suite du chemin, entouré d'une aura nouvelle. Plus vivante, celle-ci. Comme un chaton, il redécouvrait tout ces panoramas, qui semblaient nimbés d'un tout autre voile: celui de la nouveauté. En détaillant chaque arbre, chaque brin d'herbe, chaque flaque, chaque rai de lumière qui traversait les branches des arbres nus, le guérisseur du Clan du Tonnerre comprit que sa vie avait été belle. Drôle de conclusion après un pareil constat, me direz-vous... Mais c'était bel et bien le résultat du cheminement intérieur de Bois de Cerf. L'âme sauvage et l'esprit vagabond, il se remit en route. Il n'était plus qu'un chaton... de cinquante lunes, mais un chaton quand même. Enfin, devant son regard de jade s'étendaient les Hauts Plateaux. Le félin brun dévala à pas mesuré la pente qui permettait d'accéder à la plaine et se mit en quête de son précieux plant médicinal. Un bruit totalement inopiné capta soudainement son attention, et le guérisseur fit volte-face.

Invité

Assise devant la pouponnière, Patte de Faucon lissait sa fourrure. Elle regardait la sortie du camp où la patrouille de l'aube avait disparu avec insistance. Elle avait beau se faire rabrouer par sa mère, l’envie de s’évader subsistait. Elle rêvait de grandes étendues, ses rêves la représentaient sans cesse entrain de chasser ; et chaque fois, elle vivait pleinement ces moments. Mais à son réveille elle avait tout oublié: la sensation de fraîcheur, de renouveau… Elle brûlait d’envie de s’échapper des griffes de sa mère, et partir pour l’éternité…. Pourtant, elle ne pouvait s’y résigner. Sa mère adoptive avait eu la gentillesse de s’occuper d’elle sans faire allusion à ses origines ; pour ça, elle lui en serait à jamais reconnaissante.
A défaut, donc, elle se contenterait de faire comme si elle était une apprentie.
Une douce brise caressa son pelage, et un tourbillon de feuilles s’éleva à côté d’elle. Les feuilles continuèrent de s’envoler jusque devant le tunnel d’ajoncs.
Et si c’était un signe du Clan des Etoiles ? Et s’ils voulaient que je sorte ?
Bien sûr, elle ne croyait en rien à ses paroles (la Clan des Etoiles ne voulait sûrement pas qu’elle sorte du camp), mais elle pourrait s’en servir comme prétexte.
Alors, prudemment mais rapidement, elle s’éclipsa, ravie d’avoir une fois de plus berner sa mère.

Le vent soufflait fort sur les Hauts Plateaux, et menaçait de faire s’envoler la jeune chatte tacheté. Elle mourrait de faim et de froid. Bien que son pelage la dissimulait parfaitement dans le paysage brun-or de la saison des feuilles mortes, il ne la protégeait pas du froid.
Pourquoi, mais pourquoi, ai-je quitté mon camp ?
C’est alors qu’elle se remémora les sensations de son rêve, et qu’elle se mit en quête d’une proie. L’odeur d’un lapin lui parvint, mais elle n’y pensait déjà plus. Une autre odeur, plus ténue, l’intéressait. Soudain, elle la reconnut : c’était le fumet du Clan de la Rivière. Devant elle, à quelques longueurs de queue, se tenait une silhouette brune : c’était Bois de Cerf, le guérisseur du Clan de la Rivière. Par bonheur, ce-dernier n’avait pas remarqué sa présence. Elle prit alors la décision de le pister. Qui sait ce qui se tramait dans la tête de ce chat à l’esprit tordu. Elle entrouvrit la gueule. Le vent soufflait dans sa direction, Bois de Cerf ne pouvait la sentir. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres. Pister était sa spécialité. Elle avait passé ses premières lunes à développer ce talent : suivre les guerriers partis chasser, les patrouilles… Tout ça, elle savait faire. Alors, savourant sa victoire (elle se l’imaginait déjà), elle avança à pas feutrés dans les landes.

Mais qu’est-ce qu’il fiche ?
Le matou du clan de La rivière avançait, s’arrêtait, reniflait, et repartait. Ça, Patte de Faucon l’avait compris : il cherchait quelque chose, mais quoi ?
Perdue dans ses pensées, la jeune chatte ne remarqua pas que le vent avait tourné.
Elle ne s’en aperçut que lorsque Bois de Cerf fit volte-face, et la regarda plus étonné que jamais.
Les yeux écarquillés, les muscles tendus à se rompre, et horrifiée, Patte de Faucon n’esquissa aucun geste. Son attention était portée sur le regard noir que le matou lui lançait.
Etrangement, elle fut choquée de l’état de l’intéressé : il n’était pas comme sa mère lui avait décrit : elle ne saurait le dire, mais un « je-ne-sais-quoi » dans son expression n’était pas habituel et lui faisait froid dans le dos. Mais c’était tout-de-même un guérisseur. Alors, polie, elle s’inclina avant de s’adresser à lui.
« Euh, salutations, euh… Tu es Bois de Cerf, le guérisseur du Clan de La Rivière, non ? Tu es sur le territoire du Clan du Vent, heu… Je dois te demander ce que tu fais ici. Tu cherchais quelque chose, non ? » Demanda-t-elle, curieuse comme elle l’était, mais méfiante. Elle avait beau savoir que les rivalités entre guérisseurs n’existaient pas, ce Bois de Cerf ne lui disait rien qui vaille.

Sujet: Re: Pygmalion 24/2/2010, 21:25

Le guérisseur se mit à fixer le chaton qui lui faisait face. Pour être décontenancé, il l'était, pour sûr... Qu'est-ce qu'un minuscule félin comme celui-ci pouvait bien faire seul, à une heure exceptionnellement précoce de la matinée, à vadrouiller sur les Hauts Plateaux ? Rencontrer un guerrier l'aurait moins inquiéter... D'une voix hésitante, le petit animal commença un petit laïus:

« Euh, salutations, euh… Tu es Bois de Cerf, le guérisseur du Clan de La Rivière, non ? Tu es sur le territoire du Clan du Vent, heu… Je dois te demander ce que tu fais ici. Tu cherchais quelque chose, non ? »

Un fin sourire se dessina sur les lèvres du guérisseur, il aimait les chatons. Celui-ci réagissait exactement comme l'aurait fait un guerrier, l'agressivité en moins et les bégaiements en plus... Une tirade correcte, en soit, bien qu'elle comportât une erreur que le félin brun-roux s'empressa de rectifier d'un air faussement fâché. Pas de doute, celui-ci n'avait pas encore commencer son apprentissage

"Moi! Guérisseur de la Rivière?"

Bois de Cerf se radoucit vite à la vue du chaton qui se recroquevillait:

"Tu y étais presque, jeune chat. Mais ce n'est pas tout à fait ça. Je suis du Clan du Tonnerre, malheureusement" pouffa-t-il dans ses fines moustaches. L'impair était loin de l'avoir offensé. Il se doutait qu'il parlait à un jeune chaton qui n'avait pas atteint les six lunes... et qui était par conséquent hors la loi. Sa mère devait être folle d'inquiétude. Le chat brun se voyait déjà racompagnant le petit chez lui... Misère. Son devoir d'aîné aurait été de morigéner le chaton. Ce qu'il avait fait était loin d'être sans risque. Vadrouiller ainsi à une heure à peine décente avec le Clan du Chaos dans la forêt, non loin du territoire du Vent, de surcroît, relevait du suicide. Ce jeune félin était juste inconscient, alors à quoi bon lui faire la leçon ? Sa mère devait être assez douée dans cet art pour que Bois de Cerf ne la seconde pas... Il rit intérieurement. L'air de cette petite chatte lui plaisait bien, en fait. Il aurait dû s'indigner, la ramener à son camp, comme il avait envisager de le faire précédemment; mais il était las et le voyage jusqu'au camp l'aurait fatigué inutilement. Ce n'était rien de plus qu'un chaton qui rêvait d'aventures... dangereuses, par ailleurs. Son instinct reprenant le dessus, il lui fit néanmoins une petite remarque désobligeante:

"Tu as de la chance que ce soit moi qui t'aie trouvée en premier. Que penses-tu qu'il serait advenu d'un petit chaton de ton espèce si un chasseur du Clan du Chaos était tombé sur toi? Les escapades, surtout en ce moment, ne sont pas toujours sans danger..."

Son ton n'était pas cassant, il y avait veillé, d'ailleurs. Son but n'était pas de terroriser les chatons des Clans "ennemis", même si ce paramètre ne devait pas rentrer en compte dans l'esprit d'un guérisseur. Il devait juste, en simple aîné et être respectable de ce fait, faire comprendre à ce jeune félin le sens des priorités. Son Clan, déjà affaibli, comme tout les autres n'avait pas besoin de se démunir d'un guerrier qui tenterai de le retrouver dans la forêt... Décidant que la situation devait déjà être assez pénible à supporter pour la petite, il lui laissa la parole, après avoir vu sur sa figure, les prémices d'un discours.

Invité

Patte de Faucon vit le guérisseur sourire à la fin de son discours. Peut-être se moquait-il d'elle, il se fichait bien qu'un chaton l'aborde; après tout il pouvait envoyer la jeune chatte valser en quelques coups de pattes. A l'intérieur d'elle, elle prit un air indigné (elle ne voulait le laisser paraître de crainte qu'il ne l'étripe). Jamais il ne le laisserai croire qu'elle été sans défense. C'est alors son interlocuteur s'exclama:

Moi! Guérisseur de la Rivière?

Patte de Faucon sursauta. C'est qu'il lui avait fait peur avec sa voix caverneuse! D'instinc elle se recroquevilla. Bois de Cerf sembla se radoucir.

"Tu y étais presque, jeune chat. Mais ce n'est pas tout à fait ça. Je suis du Clan du Tonnerre, malheureusement."

Soudain, elle comprit qu'il avait raison: son odeur n'était pas celle du Clan de la Rivière, bien au contraire, c'était celle du Clan du Tonnerre! Elle eut trés chaud sous sa fourrure brun-doré. Comment avait-elle pu commettre une erreur si grossière?

Bois de Cerf continua:

"Tu as de la chance que ce soit moi qui t'aie trouvée en premier. Que penses-tu qu'il serait advenu d'un petit chaton de ton espèce si un chasseur du Clan du Chaos était tombé sur toi? Les escapades, surtout en ce moment, ne sont pas toujours sans danger..."

Excuse-moi, je... En fait, je ne suis pas encore apprentie... Mais je veux tellement apprendre à chasser, à combattre! Connaître la satisfaction que l'on éprouve lorsque que l'on goûte a une proie que l'on a chassé soi-même, j'en ai assez que les guerriers fassent tout pour moi, j'ai la soif d'apprendre! Je ne supporte pas de voir tous ces apprentis à peine plus âgés que moi partirent, alors que je dois rester au camp! En vérité, j'ai aussi anvie de prouver ma valeur. C'est que je suis issue d'une portée inconnue...

Elle lui avait lâché ce qu'elle avait sur le coeur sans réfléchir. Elle venait de divulguer sa vie à un inconnu.
Mauvais, ça...

[T'inquiète, c'est bon! C'est que je suis une rapide, moi ~~surtout une no-life~~!^^ J'essaierai de plus refaire ça! désolé!]

Sujet: Re: Pygmalion 14/3/2010, 18:37

Excuse-moi, je... En fait, je ne suis pas encore apprentie... Mais je veux tellement apprendre à chasser, à combattre! Connaître la satisfaction que l'on éprouve lorsque que l'on goûte a une proie que l'on a chassé soi-même, j'en ai assez que les guerriers fassent tout pour moi, j'ai la soif d'apprendre! Je ne supporte pas de voir tous ces apprentis à peine plus âgés que moi partirent, alors que je dois rester au camp ! En vérité, j'ai aussi envie de prouver ma valeur. C'est que je suis issue d'une portée inconnue...

Le guérisseur du Clan du Tonnerre leva un sourcil interrogateur: Ce chaton était véritablement très imprudent. Raconter sa vie à l'individu plutôt austère qu'il était; peu de chats avait accompli cette prouesse... Bois de Cerf était mi-amusé mi-surpris. La plainte de ce chaton était si... étonnante. Il devait vraiment en avoir gros sur le coeur. Il était maintenant plutôt... désarçonné. Que dire à ce pauvre chaton inoffensif ? Après tout, si son Clan refusait de l'élever, c'était son problème. [PAS FINI, NE PAS POSTER]